Publié le 12 mai 2024

Contrairement à l’idée reçue, réussir sa maison connectée ne consiste pas à acheter un maximum de gadgets, mais à résoudre un problème à la fois.

  • Commencez par un cas d’usage prioritaire (sécurité, confort, économies) pour un retour sur investissement immédiat.
  • Choisissez un protocole de communication évolutif (comme Zigbee ou Z-Wave) pour construire une architecture modulaire et pérenne.

Recommandation : Identifiez le principal point de friction dans votre quotidien (ex: « J’oublie toujours d’éteindre les lumières ») et choisissez l’objet connecté qui y répond directement, plutôt que de suivre les modes.

La promesse de la maison connectée fait rêver : un habitat qui anticipe vos besoins, se gère d’une simple commande vocale et vous fait économiser de l’énergie. Pourtant, pour beaucoup de familles qui se lancent, ce rêve se heurte rapidement à une réalité intimidante. Entre les protocoles incompréhensibles, les écosystèmes fermés qui vous emprisonnent et un budget qui explose à la moindre extension, le projet peut vite tourner au cauchemar technologique. On se retrouve avec une collection de gadgets coûteux qui ne communiquent pas entre eux et ne résolvent aucun problème concret.

L’approche habituelle consiste à acheter un « kit de démarrage » ou à se laisser séduire par le dernier objet à la mode. On accumule les applications sur son smartphone, on jongle entre les marques et on finit par regretter la simplicité d’un bon vieil interrupteur. Cette dispersion est la principale cause d’échec et de frustration. Elle vous enferme dans des impasses techniques et financières, loin de la promesse d’une maison véritablement intelligente et au service de ses habitants.

Et si la véritable clé n’était pas la technologie, mais la méthode ? Si, au lieu de vous demander « quels objets acheter ? », vous commenciez par vous poser la question : « quel problème concret je veux résoudre ? ». C’est le fondement de l’approche que nous allons vous présenter : une architecture modulaire. L’idée n’est pas de tout construire d’un coup, mais de poser une brique à la fois, en commençant par le cas d’usage qui aura le plus d’impact sur votre quotidien. Que ce soit pour sécuriser votre domicile, maîtriser votre facture de chauffage ou simplement ne plus avoir à chercher les interrupteurs dans le noir, chaque projet devient une victoire tangible.

Cet article est conçu comme une feuille de route stratégique. Nous allons d’abord poser les fondations techniques indispensables en choisissant le bon protocole. Ensuite, nous vous guiderons à travers vos premiers projets concrets, de l’éclairage à la sécurité, en insistant sur les bonnes pratiques pour protéger votre vie privée. Enfin, nous explorerons l’art de créer des scénarios qui transforment une simple collection d’objets en une véritable intelligence au service de votre foyer.

Ce guide vous accompagnera pas à pas dans la construction d’un système nerveux pour votre maison, un écosystème évolutif, économique et surtout, incroyablement utile. Découvrez comment chaque élément s’intègre dans une vision d’ensemble pour vous simplifier la vie.

Wi-Fi, Zigbee ou Z-Wave ? Le choix du protocole qui décidera du futur de votre maison connectée

Avant même de penser à votre première ampoule connectée, il y a une décision fondamentale à prendre, celle qui conditionnera toute la robustesse et l’évolutivité de votre installation : le choix du protocole de communication. C’est le langage qu’utiliseront vos appareils pour discuter entre eux. Choisir le bon, c’est comme choisir les fondations de votre maison : une erreur à ce stade peut entraîner des problèmes coûteux plus tard. Oubliez les marques pour un instant et concentrez-vous sur cette architecture de communication.

Le Wi-Fi est souvent la porte d’entrée la plus simple. Chaque appareil se connecte directement à votre box internet. C’est facile, mais cela a deux inconvénients majeurs : chaque objet connecté « consomme » une place sur votre réseau Wi-Fi, pouvant le saturer, et la plupart dépendent d’un serveur externe (le cloud), ce qui pose des questions de sécurité et de fonctionnement en cas de panne internet. À l’inverse, les protocoles dédiés comme le Zigbee et le Z-Wave créent un réseau indépendant, dit « maillé ». Chaque appareil alimenté sur secteur agit comme un répéteur, renforçant et étendant le réseau dans toute la maison. C’est beaucoup plus fiable, plus sécurisé (le contrôle peut rester local) et bien moins énergivore, ce qui est crucial pour les appareils sur batterie comme les capteurs.

Enfin, un nouvel acteur change la donne : Matter. Il ne s’agit pas d’un protocole de transport comme les autres, mais d’une surcouche logicielle conçue pour les faire communiquer entre eux. Un appareil Matter est la promesse d’une compatibilité future entre les écosystèmes Apple, Google et Amazon. Pour un système pérenne, choisir aujourd’hui des appareils Zigbee ou Z-Wave pilotés par un hub compatible Matter est sans doute la stratégie la plus judicieuse.

Pour vous aider à y voir plus clair, ce tableau synthétise les caractéristiques clés des principaux protocoles. Une analyse comparative récente de Selectra.info met en lumière ces différences fondamentales, vous permettant de choisir en fonction de votre budget, de la taille de votre logement et de vos ambitions futures.

Comparatif des protocoles domotiques : Wi-Fi, Zigbee, Z-Wave et Matter
Protocole Portée Consommation Prix moyen Compatibilité
Wi-Fi 30-50m Élevée 15-50€ Large (cloud)
Zigbee 10-100m (mesh) Très faible 20-40€ Hub requis
Z-Wave 30-100m (mesh) Très faible 40-80€ Hub requis
Matter Variable Faible 30-60€ Multi-écosystème

En résumé, si votre ambition se limite à un ou deux objets pour tester, le Wi-Fi peut suffire. Mais si vous envisagez une véritable architecture modulaire, investir dans un écosystème Zigbee ou Z-Wave est un pari gagnant sur l’avenir.

Votre premier projet de maison connectée : automatiser votre éclairage en 3 étapes simples

L’éclairage est le projet parfait pour faire ses premiers pas dans la maison connectée. L’impact sur le confort quotidien est immédiat, le coût est maîtrisé et la satisfaction de dire « OK Google, éteins le salon » est une excellente motivation pour la suite. C’est un cas d’usage prioritaire simple qui vous familiarisera avec les concepts de base : l’appareil (l’ampoule), le contrôleur (votre smartphone ou un hub) et l’automatisation (les scénarios).

La solution la plus connue est sans doute l’écosystème Philips Hue. Comme le souligne un guide complet sur le sujet, la force de Hue réside dans sa fiabilité et la qualité de sa lumière : « la solution marche 99,9% du temps, comme un éclairage traditionnel ». Cette fiabilité est due en grande partie à son utilisation du protocole Zigbee, qui crée un réseau maillé robuste. Chaque ampoule branchée renforce le signal pour la suivante, assurant une couverture parfaite même dans une grande maison.

Voici les trois étapes pour réussir ce premier projet :

  1. Choisir votre matériel : Pour débuter, un kit de démarrage est idéal. Il contient généralement une passerelle (le « pont » ou hub, qui se branche à votre box internet) et quelques ampoules. C’est ce pont qui va créer votre réseau Zigbee privé et communiquer avec votre smartphone.
  2. Installer et configurer : L’installation est un jeu d’enfant. Il suffit de remplacer vos anciennes ampoules par les nouvelles, de brancher le pont et de suivre les instructions sur l’application dédiée pour les associer. En quelques minutes, vous pourrez contrôler la couleur et l’intensité de vos lumières depuis votre canapé.
  3. Créer votre premier scénario : C’est là que la magie opère. Ne vous contentez pas de l’allumage/extinction manuelle. Programmez un « réveil en douceur » avec une lumière qui s’intensifie progressivement le matin, ou un scénario « cinéma » qui tamise les lumières du salon d’une seule commande.

Ce premier pas est crucial. Il vous permet de tester, d’apprendre et de voir un bénéfice concret sans risque. L’installation d’une ampoule connectée est un geste simple, mais qui ouvre la porte à une infinité de possibilités pour rendre votre maison plus confortable et accueillante.

Main installant une ampoule connectée Philips Hue dans un luminaire moderne

Une fois que vous maîtrisez l’éclairage, vous aurez compris 80% des principes de la domotique. Vous serez alors prêt à vous attaquer à des projets plus ambitieux, comme la sécurité de votre domicile.

Protéger sa maison avec son smartphone : le guide pour installer un système d’alarme connecté soi-même

Après le confort, la sécurité est le deuxième cas d’usage le plus plébiscité. La possibilité de vérifier que tout va bien chez soi, de recevoir une alerte en cas d’intrusion et même d’agir à distance est une source de sérénité inestimable. Un système d’alarme connecté n’est plus un luxe réservé aux installations professionnelles coûteuses. Vous pouvez aujourd’hui bâtir votre propre système de sécurité modulaire et efficace pour un budget raisonnable.

L’approche est la même : commencer petit et résoudre un problème. Votre premier objectif pourrait être de sécuriser l’entrée principale. Un kit de base se compose souvent d’une centrale (hub), d’un détecteur d’ouverture pour la porte et d’un détecteur de mouvement pour l’entrée. Le tout communique sans fil (idéalement en Zigbee ou Z-Wave pour la fiabilité) et vous alerte sur votre smartphone. Vous pouvez ensuite ajouter des sirènes, des caméras ou d’autres capteurs au fur et à mesure.

L’un des plus grands avantages est le contrôle à distance, comme en témoigne un utilisateur : « L’été dernier, j’étais en vacances quand un pote m’a appelé pour me dire qu’il pleuvait des cordes chez nous. J’ai fermé tous mes volets et vérifié mes fenêtres depuis mon téléphone. » Cette anecdote illustre parfaitement la puissance d’une maison connectée pour la tranquillité d’esprit. Pour aller plus loin, des solutions open-source comme Gladys Assistant permettent de créer des scénarios de sécurité avancés, en gardant un contrôle total sur vos données, un point clé pour la souveraineté numérique de votre foyer.

Cependant, l’installation de caméras, même à domicile, est encadrée par la loi en France. Il est crucial de respecter la vie privée et le droit à l’image. Pour éviter tout litige, une checklist des points légaux est indispensable.

Votre checklist légale pour la vidéosurveillance en France

  1. Ne filmer que l’intérieur de votre propriété, jamais la voie publique (trottoir, rue) ni la propriété des voisins.
  2. Informer toute personne entrant chez vous (visiteurs, personnel de maison) de la présence de caméras via un affichage clair.
  3. Si vous employez du personnel à domicile, une déclaration à la CNIL peut être nécessaire.
  4. Limiter la durée de conservation des images (30 jours maximum est la recommandation de la CNIL).
  5. Sécuriser l’accès aux enregistrements par un mot de passe fort et une authentification à deux facteurs.

En suivant ces règles, vous construirez un système qui non seulement protège vos biens, mais respecte également la loi et la vie privée de chacun.

Objets connectés, vie privée menacée : les 5 règles d’or pour sécuriser votre maison connectée

Intégrer des objets connectés dans notre quotidien, c’est inviter des capteurs et des micros au cœur de notre intimité. Si la promesse de confort est grande, les risques pour la vie privée ne doivent jamais être sous-estimés. Chaque appareil connecté est une porte d’entrée potentielle pour des acteurs malveillants. Adopter une approche stratégique de la sécurité n’est pas une option, c’est une nécessité absolue pour garantir votre souveraineté numérique.

La première ligne de défense est votre réseau. Beaucoup d’utilisateurs font l’erreur de connecter tous leurs appareils sur leur réseau Wi-Fi principal, celui qu’ils utilisent pour leurs ordinateurs et smartphones. C’est une faille de sécurité majeure. Si un seul objet connecté (souvent moins sécurisé) est compromis, il peut donner accès à l’ensemble de votre réseau. La bonne pratique, utilisée par tous les experts, est de créer un réseau Wi-Fi « invité » ou un VLAN dédié exclusivement à vos objets connectés (IoT). C’est comme construire une barrière étanche : même si un appareil est piraté, l’attaquant restera confiné dans cette zone isolée, sans pouvoir accéder à vos données personnelles.

Cette segmentation du réseau est la pierre angulaire d’une maison connectée sécurisée. L’illustration ci-dessous montre de manière conceptuelle comment ces différentes couches de protection isolent les zones sensibles de votre réseau domestique.

Vue conceptuelle d'un réseau domestique sécurisé avec différentes zones de protection

Au-delà de cette mesure fondamentale, voici les règles d’or à appliquer pour protéger votre installation :

  • Privilégier le contrôle local : Choisissez autant que possible des appareils et des hubs (Zigbee, Z-Wave) qui peuvent fonctionner sans connexion internet. Moins vos données transitent par des serveurs externes, moins elles sont exposées.
  • Choisir des marques reconnues : Optez pour des fabricants européens comme Netatmo ou Somfy, qui sont soumis au RGPD et ont une politique de sécurité et de confidentialité plus stricte que certains concurrents asiatiques.
  • Utiliser des mots de passe forts et uniques : N’utilisez jamais le même mot de passe pour votre compte Amazon et votre serrure connectée. Utilisez un gestionnaire de mots de passe pour créer des identifiants complexes.
  • Activer l’authentification à deux facteurs (2FA) : C’est une couche de sécurité supplémentaire indispensable. Elle requiert une seconde validation (un code sur votre téléphone, par exemple) pour toute connexion.
  • Mettre à jour régulièrement : Appliquez systématiquement les mises à jour de firmware proposées par les fabricants. Elles contiennent souvent des correctifs pour des failles de sécurité critiques.

En intégrant ces réflexes dès le début de votre projet, vous bâtirez une maison non seulement intelligente, mais aussi et surtout, une forteresse numérique qui protège votre vie privée.

Google, Amazon ou Apple : quel assistant vocal choisir pour orchestrer votre maison connectée ?

Une fois que vous avez quelques appareils connectés, l’assistant vocal devient l’orchestrateur qui met de l’harmonie dans votre installation. C’est lui qui vous permet de passer d’une gestion via application à un contrôle simple et intuitif par la voix. Le choix entre les trois géants – Google Assistant, Amazon Alexa et Apple HomeKit/Siri – dépendra de vos priorités : la richesse de l’écosystème, la qualité de la compréhension en français, ou la protection de la vie privée.

Amazon Alexa est le pionnier et bénéficie de l’écosystème le plus vaste. La quasi-totalité des objets connectés est compatible avec Alexa, et ses « skills » (des sortes d’applications vocales) offrent une personnalisation quasi infinie. C’est le choix de la polyvalence maximale. Google Assistant, de son côté, brille par son intelligence. Comme le note un expert dans une étude comparative, « Google Assistant a souvent une meilleure compréhension du langage naturel et du contexte en français qu’Alexa ». Si vous cherchez des interactions fluides et naturelles, c’est souvent le meilleur choix dans l’Hexagone. Vous pouvez lui demander des choses complexes comme « Mets la lumière du salon à 50% en blanc chaud » et il comprendra parfaitement.

Enfin, Apple HomeKit se distingue par son approche centrée sur la sécurité et la confidentialité. L’écosystème est plus fermé et les appareils compatibles moins nombreux et souvent plus chers. Cependant, Apple impose un cahier des charges très strict en matière de sécurité, avec un traitement des données qui se veut le plus local possible. Si la protection de vos données est votre critère numéro un, HomeKit est une forteresse. C’est une philosophie qui s’aligne parfaitement avec une stratégie de souveraineté numérique.

Le tableau suivant, basé sur des données compilées pour le marché français, résume les forces et faiblesses de chaque assistant pour vous aider à faire un choix éclairé. Les données sont issues d’une analyse complète de Batiweb sur les équipements incontournables de la maison connectée.

Comparatif des assistants vocaux pour la domotique en France
Assistant Points forts Écosystème Prix hub Compréhension français
Google Assistant Meilleure compréhension du français Très large 59-229€ Excellent
Amazon Alexa Plus de ‘skills’ disponibles Le plus vaste 39-249€ Bon
Apple HomeKit Sécurité et confidentialité Premium 109-349€ Très bon

Gardez en tête que l’assistant n’est qu’une interface de contrôle. La véritable intelligence de votre maison résidera toujours dans la qualité de votre infrastructure (le protocole) et la pertinence de vos scénarios.

Comment rendre vos vieux radiateurs électriques intelligents et connectés ?

En France, le chauffage représente une part majeure de la facture énergétique des ménages. C’est donc un cas d’usage prioritaire avec un retour sur investissement rapide et significatif. Contrairement à une idée reçue, il n’est pas nécessaire de remplacer tous vos radiateurs pour les rendre intelligents. Si vous possédez des radiateurs électriques, même anciens, il existe des solutions simples et peu coûteuses pour les connecter et les piloter finement.

La clé se trouve dans une spécificité française : le fil pilote. La plupart des radiateurs électriques installés depuis les années 90 en sont équipés. C’est un fil noir (parfois gris) qui sort du mur avec les fils d’alimentation. Il permet de donner des ordres simples au radiateur : Confort, Éco, Hors-gel, Arrêt. En installant un petit module connecté (de marques comme Shelly, Sonoff ou Legrand) sur ce fil pilote, soit directement derrière le radiateur, soit au niveau de votre tableau électrique, vous le rendez pilotable à distance depuis votre smartphone ou votre box domotique.

L’investissement est minime (environ 15-30€ par module) mais le gain est énorme. Vous pouvez créer des zones de chauffage, programmer des baisses de température la nuit ou lorsque vous êtes absent, et même couper complètement les radiateurs quand une fenêtre est ouverte (en combinant le module avec un capteur d’ouverture). D’après l’ADEME, un thermostat intelligent et une programmation fine peuvent réduire jusqu’à 15% la consommation de chauffage. C’est l’un des projets domotiques les plus rentables.

Pour ceux dont les radiateurs ne disposent pas de fil pilote (les plus anciens « grille-pains »), une simple prise connectée supportant une forte puissance (16A / 3600W minimum) peut faire l’affaire, en agissant comme un simple interrupteur on/off. Voici la démarche pour vous lancer.

Plan d’action pour connecter vos radiateurs

  1. Identifier votre installation : Coupez le courant et vérifiez si un fil pilote noir ou gris sort du mur derrière vos radiateurs. C’est l’étape cruciale.
  2. Choisir le bon module : Si vous avez un fil pilote, optez pour un module dédié (Zigbee pour la fiabilité). Si non, choisissez une prise connectée 16A.
  3. Procéder à l’installation (en toute sécurité) : Coupez toujours le courant au disjoncteur général avant toute manipulation. Suivez scrupuleusement la notice du module pour le brancher au fil pilote et à l’alimentation.
  4. Configurer les zones : Dans votre application domotique, créez des zones (ex: « Chambres », « Pièce de vie ») et assignez-y vos radiateurs.
  5. Programmer les scénarios : Créez une programmation horaire (ex: passer en mode Éco à 23h) et un scénario « Absence » (mode Hors-gel) pour maximiser les économies.

Ce projet, bien que demandant un peu plus de soin au niveau électrique, est la démonstration parfaite qu’une maison connectée peut être un outil formidable pour faire des économies substantielles.

Les 5 premiers scénarios à programmer pour rendre votre maison instantanément plus intelligente

Vous avez maintenant des lumières, un système de sécurité et un chauffage connectés. Félicitations, vous avez assemblé les briques de base de votre architecture modulaire. Le véritable pouvoir de la maison connectée ne réside pas dans le contrôle individuel de ces objets, mais dans leur capacité à travailler ensemble. C’est l’art des scénarios : une seule action (un clic, une commande vocale, une heure précise) qui en déclenche plusieurs autres pour s’adapter à un moment de vie.

Les scénarios sont ce qui transforme une « maison avec des gadgets » en une « maison intelligente ». Ils apportent du confort, de la sécurité et génèrent des économies d’énergie. Un témoignage d’utilisateur est souvent plus parlant : « Je me souviens de la première fois où j’ai installé un simple thermostat connecté. Quand j’ai vu ma facture d’énergie baisser de 20% le mois suivant, j’ai compris que la domotique, c’était du sérieux. » Ce gain n’est pas dû au thermostat seul, mais aux scénarios de programmation qui l’accompagnent. En effet, des analyses montrent que les scénarios domotiques permettent de réaliser 20% d’économies moyennes sur la facture énergétique.

Pour commencer, pas besoin d’imaginer des automatisations complexes. Concentrez-vous sur les routines du quotidien. Voici 5 scénarios simples à mettre en place qui auront un impact immédiat sur votre confort et votre portefeuille :

  • Scénario « Départ » : C’est le plus utile. D’un seul clic sur votre smartphone en partant, ou automatiquement via la géolocalisation de votre téléphone, ce scénario éteint toutes les lumières, baisse le chauffage en mode Éco et active l’alarme. Fini le stress d’avoir oublié quelque chose.
  • Scénario « Bonne Nuit » : Activé depuis votre table de chevet (via un bouton connecté) ou à la voix, il éteint toutes les lumières de la maison (sauf celles des chambres des enfants, par exemple), baisse le chauffage et vérifie que la porte d’entrée est bien verrouillée (si vous avez une serrure connectée).
  • Scénario « Réveil en douceur » : Au lieu d’un réveil strident, ce scénario allume progressivement la lumière de votre chambre 15 minutes avant l’heure du lever, simulant un lever de soleil. Au même moment, il peut remonter légèrement le chauffage et lancer votre playlist matinale sur l’enceinte connectée.
  • Scénario « Simulation de Présence » : Lorsque vous êtes en vacances, ce scénario allume et éteint aléatoirement quelques lumières le soir, ouvre et ferme les volets, pour donner l’impression que la maison est occupée. C’est un excellent complément à votre système d’alarme.
  • Scénario « Cinéma » : D’une simple commande « OK Google, mode cinéma », le scénario tamise les lumières du salon à 20%, ferme les volets roulants et allume la télévision et l’amplificateur.

Ces automatisations basiques sont la porte d’entrée vers une domotique plus avancée, où la maison ne réagit plus seulement à vos ordres, mais anticipe vos besoins grâce à l’intelligence contextuelle.

À retenir

  • La réussite d’une maison connectée repose sur une approche modulaire : résoudre un problème concret à la fois plutôt que de viser une installation complète et coûteuse.
  • Le choix d’un protocole ouvert et maillé (Zigbee, Z-Wave) est la fondation d’un système fiable, sécurisé et évolutif, vous protégeant de l’enfermement propriétaire.
  • La véritable intelligence émerge des scénarios, qui coordonnent plusieurs appareils pour répondre à un contexte, transformant votre maison en un assistant proactif.

L’intelligence de la maison connectée : l’art de créer des scénarios qui vous simplifient vraiment la vie

Nous avons vu comment assembler les briques et créer des scénarios simples. La dernière étape de notre approche stratégique est de faire évoluer votre installation vers une véritable intelligence contextuelle. La différence est subtile mais fondamentale : une automatisation simple exécute un ordre (ex: « à 22h, baisse le chauffage »), tandis qu’un scénario intelligent analyse un contexte avant d’agir (ex: « s’il est 22h ET que personne n’est dans le salon ET que la température extérieure est douce, ALORS baisse le chauffage »).

Pour structurer cette montée en puissance, on peut utiliser le concept de la pyramide de l’automatisation. Elle se décompose en trois niveaux :

  1. Niveau 1 : La programmation. C’est la base. Les actions sont déclenchées par une condition de temps (heure, jour de la semaine). C’est le cas de votre scénario « Bonne Nuit » qui s’active à 23h.
  2. Niveau 2 : Le déclenchement par capteur. Votre maison commence à réagir à son environnement. L’éclairage du couloir s’allume non plus sur minuterie, mais quand un capteur de mouvement détecte votre passage. Le chauffage se coupe quand un capteur de fenêtre détecte une ouverture.
  3. Niveau 3 : L’intelligence contextuelle. C’est le sommet de la pyramide. Le système croise plusieurs sources d’information pour prendre la meilleure décision. Par exemple, le matin, les volets ne s’ouvrent que si le soleil est déjà levé (donnée météo) ET que vous n’êtes plus en mode « sommeil » (statut de votre alarme). C’est à ce niveau que la maison devient véritablement proactive.

C’est cette capacité à croiser les données qui crée une expérience fluide et magique. Votre maison ne se contente plus d’obéir, elle anticipe et sert vos besoins sans que vous ayez à y penser. Cette vision est parfaitement résumée par Pierre-Gilles Leymarie, créateur de la solution domotique Gladys Assistant, dans une formation dédiée à la domotique avancée.

L’intelligence artificielle qui apprend vraiment vos habitudes transforme la domotique en véritable assistant personnel.

– Pierre-Gilles Leymarie, Formation Gladys Assistant 2025

Atteindre ce niveau d’intelligence n’est pas une fin en soi, mais l’aboutissement d’une construction patiente et réfléchie de votre écosystème.

En suivant cette méthode modulaire, en commençant par un problème, en posant des fondations solides et en enrichissant progressivement votre système, vous construirez bien plus qu’une maison connectée : un foyer qui vous comprend et vous simplifie la vie, jour après jour. L’étape suivante consiste à identifier ce premier cas d’usage qui changera votre quotidien. Lancez-vous !

Rédigé par Sarah Benali, Journaliste tech spécialisée dans la maison connectée depuis 8 ans, Sarah passe son temps à tester les derniers gadgets et protocoles domotiques pour le marché français. Elle est passionnée par l'automatisation au service d'un quotidien plus simple.