Publié le 16 mai 2024

Installer un délesteur est la solution la plus intelligente pour recharger votre véhicule électrique sans faire disjoncter votre installation ni augmenter votre abonnement EDF.

  • Le délesteur agit comme un gestionnaire d’énergie qui coupe temporairement des circuits non essentiels (chauffage, chauffe-eau) pour allouer la puissance à la recharge.
  • Couplé au compteur Linky et à l’option Tempo, il automatise les économies en évitant les recharges durant les heures les plus chères.

Recommandation : Optez pour un modèle cascadocyclique qui assure un confort thermique optimal en organisant une rotation des coupures, les rendant imperceptibles.

Le scénario est classique pour de nombreux nouveaux propriétaires de véhicules électriques : vous branchez votre voiture en rentrant du travail, vous lancez une machine à laver et, au moment d’allumer les plaques de cuisson, c’est le « clac » fatidique. Le disjoncteur général a sauté. Votre première réaction est probablement de penser à contacter votre fournisseur d’énergie pour augmenter la puissance de votre abonnement, passant de 6 kVA à 9 kVA, voire 12 kVA. C’est une solution, mais c’est aussi la plus coûteuse et la moins optimisée.

Cette approche traite le symptôme (le manque de puissance ponctuel) et non la cause (une mauvaise gestion des pics de consommation). Elle vous condamne à payer toute l’année un abonnement plus cher pour des pics de puissance qui ne se produisent que quelques minutes par jour. Il existe une approche bien plus stratégique. Et si la véritable clé n’était pas de souscrire plus de puissance, mais de gérer plus intelligemment celle dont vous disposez déjà ?

C’est précisément le rôle du délesteur. Loin d’être un simple gadget, cet appareil transforme votre tableau électrique en un véritable gestionnaire d’énergie. Il arbitre en temps réel les besoins de votre foyer pour ne jamais dépasser la puissance souscrite, tout en garantissant le fonctionnement de vos appareils essentiels. Cet article vous guide pas à pas pour comprendre, choisir et configurer le délesteur qui fera de votre installation électrique un écosystème intelligent et économique, parfaitement adapté aux contraintes de la recharge d’un véhicule électrique.

Pour vous aider à naviguer dans les différentes facettes de cette solution technique, cet article est structuré pour répondre à toutes vos questions. Du choix des circuits à sacrifier jusqu’à l’optimisation de votre abonnement, découvrez comment reprendre le contrôle de votre consommation.

Chauffage ou eau chaude : comment définir les circuits prioritaires lors d’un délestage ?

Le principe du délestage repose sur une idée simple : lorsqu’un pic de consommation menace de faire sauter le disjoncteur, le délesteur coupe temporairement un ou plusieurs circuits jugés « non prioritaires » pour libérer de la puissance. La clé d’un système efficace et confortable réside donc dans la hiérarchisation intelligente de vos circuits. Un circuit prioritaire est un circuit qui ne doit jamais être coupé (ex: éclairage, réfrigérateur, VMC), tandis qu’un circuit délestable peut l’être pour une courte durée sans impacter votre confort (ex: radiateurs électriques, chauffe-eau, sèche-serviettes).

La question n’est pas tant de savoir s’il faut couper le chauffage ou le chauffe-eau, mais dans quel ordre et selon quelles conditions. Le chauffe-eau, par son inertie thermique, est un candidat idéal au délestage. Une coupure de 15 ou 30 minutes est totalement imperceptible. Pour le chauffage, la stratégie est plus fine. Il est judicieux de délester en premier les radiateurs des pièces inoccupées (chambre d’amis, bureau) avant de toucher à ceux du salon. Un système bien configuré ne coupera jamais tous les radiateurs en même temps mais organisera une rotation pour maintenir une température de consigne stable.

Schéma visuel montrant une matrice de priorisation des circuits électriques d'une maison

La configuration de ces priorités est l’étape la plus importante. Elle doit refléter votre mode de vie. Une famille passant de 9 kVA à 6 kVA peut économiser environ 120€ par an sur son abonnement, rentabilisant ainsi l’investissement dans un délesteur en moins de trois ans. Cet arbitrage intelligent est la base d’une gestion énergétique maîtrisée.

Votre plan d’action pour établir les priorités de délestage :

  1. Identifier tous vos circuits électriques : Listez précisément chaque circuit de votre tableau : chauffage par zone, chauffe-eau, plaques de cuisson, four, lave-linge, éclairage, VMC.
  2. Classer l’impact confort : Attribuez une note de 1 (faible impact, ex: chauffage chambre d’amis) à 5 (critique, ex: congélateur) à chaque circuit pour définir ce qui est délestable.
  3. Configurer les niveaux du délesteur : Programmez votre délesteur pour qu’il coupe d’abord les circuits de niveau 1 et remonte progressivement si nécessaire.
  4. Programmer une rotation : Si vous avez plusieurs circuits de chauffage, optez pour une rotation cyclique afin de maintenir une température ambiante homogène.
  5. Ajuster selon la saison : Vos priorités ne sont pas figées. Le chauffage est plus critique en hiver, tandis que la climatisation ou la pompe à chaleur de piscine le seront en été.

Cette réflexion initiale est le fondement d’un système de délestage qui allie économies et confort, en transformant une contrainte technique en une opportunité d’optimisation.

Comment récupérer les infos de télé-information du Linky pour piloter votre maison ?

Pour passer d’un délestage « aveugle » à un pilotage énergétique fin, le compteur Linky est votre meilleur allié. Grâce à ses bornes de Télé-Information Client (TIC), généralement notées I1 et I2, il diffuse en temps réel une mine d’informations précieuses : la puissance instantanée consommée (PAPP), l’option tarifaire en cours (Heures Creuses/Pleines, Tempo), l’index de consommation, etc. Récupérer ces données permet au délesteur de prendre des décisions beaucoup plus intelligentes que de simplement mesurer le courant sur une phase.

Exploiter la TIC transforme le délesteur en véritable cerveau de l’installation. Il ne réagit plus seulement à un seuil de puissance, mais peut anticiper. Par exemple, il peut autoriser une consommation plus élevée pendant les heures creuses ou, à l’inverse, être beaucoup plus strict pendant les heures pleines d’un jour rouge Tempo. Pour se connecter à ces bornes, plusieurs solutions existent, avec des niveaux de complexité et de coûts variables.

Le choix de la solution dépend de vos compétences techniques et de votre écosystème domotique existant. Pour un propriétaire de VE, un délesteur avec TIC intégrée est souvent la solution la plus simple et la plus fiable, assurant une communication parfaite entre le compteur, le gestionnaire d’énergie et la borne de recharge.

Le tableau suivant compare les principales approches pour lire les données du compteur Linky et les intégrer à votre système de gestion énergétique.

Comparatif des solutions de lecture TIC du Linky
Solution Prix Difficulté Compatibilité
Module USB Lixee Zlinky 45-60€ Facile Zigbee, Home Assistant
Solution DIY ESP32 15-25€ Expert Tous systèmes
Module Legrand intégré 150-200€ Moyen Tableaux Legrand
Délesteur avec TIC intégrée 250-350€ Facile Universelle

Cette connexion directe est ce qui permet de passer d’une gestion de puissance réactive à une véritable stratégie d’optimisation proactive de votre consommation électrique.

Éviter les heures rouges Tempo : comment automatiser la coupure des gros consommateurs ?

L’option tarifaire Tempo d’EDF est à double tranchant pour un propriétaire de véhicule électrique. Elle offre des tarifs extrêmement bas 300 jours par an (jours bleus) mais impose des prix prohibitifs pendant les 22 jours rouges de l’hiver, principalement en heures pleines. Sans une gestion automatisée, une recharge pendant ces périodes peut faire exploser votre facture. En effet, une recharge de 40 kWh coûte environ 28€ en jour rouge Tempo contre seulement 5€ en jour bleu, selon les tarifs de 2024.

C’est ici que l’association du délesteur et des données du Linky devient un outil d’une puissance redoutable. En récupérant l’information « couleur du jour » via la TIC ou une API (comme celle de RTE), il est possible de programmer des scénarios de délestage beaucoup plus agressifs pendant les heures critiques. L’objectif est simple : interdire la recharge du VE et le fonctionnement des autres gros consommateurs (chauffe-eau, chauffage) pendant les heures pleines des jours rouges.

Vue macro d'un module de programmation Tempo dans un tableau électrique

L’automatisation est la clé pour profiter des avantages de Tempo sans en subir les inconvénients. Il ne s’agit plus de penser à ne pas lancer sa machine, mais de configurer un système qui le fait pour vous. Voici quelques stratégies concrètes à mettre en place :

  • Programmation préventive : Via un système domotique, forcez le fonctionnement du chauffe-eau pendant les heures creuses de la nuit précédant un jour rouge annoncé.
  • Abaissement du seuil de délestage : Configurez le délesteur pour qu’il se déclenche à un seuil beaucoup plus bas (par exemple 3 kVA au lieu de 6 kVA) uniquement pendant les heures pleines des jours rouges.
  • Limitation de la borne : Au lieu d’une coupure totale, vous pouvez programmer la borne pour qu’elle ne délivre qu’une puissance de maintenance très faible (ex: 6A, soit 1.4 kW), juste assez pour préconditionner la batterie sans lancer une vraie recharge.

Cette gestion fine transforme une contrainte tarifaire en une source d’économies substantielles, en alignant parfaitement votre consommation sur les signaux du réseau électrique.

Piloter le chauffe-eau selon la température de sortie plutôt que l’heure : est-ce rentable ?

Le pilotage traditionnel du chauffe-eau via un contacteur jour/nuit est une méthode éprouvée mais rigide. Il force la chauffe pendant une plage horaire fixe, que vous ayez utilisé de l’eau chaude ou non. Cette approche garantit d’avoir de l’eau chaude le matin mais peut entraîner des cycles de chauffe inutiles, gaspillant de l’énergie. Une méthode plus intelligente et plus économique consiste à piloter le chauffe-eau en fonction de la température réelle de l’eau dans le ballon, et non plus selon l’heure.

Grâce à un module connecté équipé d’une sonde de température (un investissement d’environ 40€), vous pouvez définir une consigne précise. Le chauffe-eau ne se déclenchera que lorsque la température descendra sous ce seuil, et uniquement si vous êtes en heures creuses ou en période de surplus solaire. Cette logique « à la demande » permet d’éviter les chauffes superflues et de maximiser l’autoconsommation si vous avez des panneaux solaires. Selon les estimations, un tel système permet d’économiser 10 à 15% sur la consommation annuelle du chauffe-eau, soit environ 80€ pour un foyer de quatre personnes.

Ce pilotage par la température s’intègre parfaitement dans une stratégie de délestage. Le délesteur peut considérer le chauffe-eau comme délestable, sachant que l’inertie du ballon lui permet de rester chaud pendant plusieurs heures. Cependant, un point crucial de sécurité est à respecter : la réglementation sanitaire française impose que l’eau soit maintenue à plus de 55°C dans le ballon pour prévenir tout risque de développement de légionellose. Votre programmation doit donc inclure un cycle « anti-légionellose » hebdomadaire qui porte l’eau à plus de 60°C, même si la consigne habituelle est plus basse.

En conclusion, passer d’un pilotage horaire à un pilotage par la température est une optimisation très rentable qui s’inscrit parfaitement dans la logique d’un écosystème électrique intelligent et économe.

Délesteur cascadocyclique vs linéaire : quelle technologie pour quel confort ?

Tous les délesteurs ne sont pas égaux, notamment en ce qui concerne la gestion du chauffage électrique. On distingue deux technologies principales : le délestage linéaire (ou en cascade) et le délestage cascadocyclique (ou tournant). Comprendre leur différence est fondamental pour choisir la solution la plus adaptée à votre besoin de confort, surtout si vous vivez dans une résidence principale chauffée à l’électricité.

Le délesteur linéaire est le plus simple et le moins cher. Il gère les circuits non prioritaires selon un ordre fixe. Si la puissance est dépassée, il coupe le circuit n°1. Si cela ne suffit pas, il coupe le n°2, et ainsi de suite. Il ne les réenclenche que lorsque la consommation globale redescend. Cette méthode est efficace mais peut provoquer une chute de température perceptible dans les pièces délestées, car un radiateur peut être coupé pendant une longue période. Il est donc plutôt recommandé pour les résidences secondaires.

Le délesteur cascadocyclique est plus sophistiqué et offre un confort thermique incomparable. Au lieu de couper un circuit et d’attendre, il organise une rotation des coupures sur les circuits non prioritaires. Par exemple, il va couper le radiateur du salon pendant 5 minutes, puis le réenclencher et couper celui de la chambre pendant 5 minutes, et ainsi de suite. Ces micro-coupures sont totalement imperceptibles pour les occupants, car l’inertie des radiateurs maintient la chaleur. Le confort est préservé, même en plein pic de consommation hivernal.

Le tableau ci-dessous synthétise les différences clés entre ces deux technologies pour vous aider à faire un choix éclairé.

Comparaison délesteur linéaire vs cascadocyclique
Critère Délesteur Linéaire Délesteur Cascadocyclique
Prix 150-250€ 250-400€
Confort thermique Coupures franches ressenties Rotation imperceptible
Usage recommandé Résidence secondaire Résidence principale
Temps de cycle Fixe Réglable (5-15 min)

Pour une résidence principale, l’investissement supplémentaire dans un modèle cascadocyclique est largement justifié par le gain en confort, transformant le délestage d’une contrainte en un processus totalement transparent.

Comment un routeur solaire dirige votre surplus vers le chauffe-eau automatiquement ?

Si vous possédez une installation photovoltaïque en autoconsommation, l’équation énergétique se complexifie et s’enrichit. Vous disposez d’une source d’énergie gratuite (le surplus de production solaire) qu’il faut utiliser de la manière la plus intelligente possible. C’est le rôle du routeur solaire : un appareil qui mesure en temps réel le surplus injecté sur le réseau et le redirige vers un consommateur, le plus souvent le chauffe-eau, pour stocker cette énergie sous forme de chaleur.

La cohabitation entre un routeur solaire et un délesteur peut cependant créer des conflits s’ils ne sont pas configurés correctement. Le délesteur mesure la consommation totale pour éviter de dépasser la puissance de l’abonnement. Le routeur, lui, cherche à maximiser l’autoconsommation. Si le délesteur mesure la consommation globale (soutirage réseau + production solaire), il pourrait interpréter l’activation du chauffe-eau par le routeur comme un pic de consommation et ordonner une coupure, annulant l’effet du routage.

La solution experte consiste à configurer la mesure de puissance du délesteur (via son tore de mesure) uniquement sur la puissance soutirée au réseau Enedis, en amont du point d’injection solaire. Ainsi, le délesteur ignore la consommation issue du solaire et ne se préoccupe que de ce que vous tirez réellement du réseau public. Cette configuration garantit une synergie parfaite : le routeur solaire optimise l’énergie gratuite, et le délesteur assure la stabilité de l’alimentation réseau, notamment lors de la recharge du véhicule électrique le soir.

L’ordre de priorité pour l’utilisation du surplus solaire est également un point stratégique à définir :

  • Priorité 1 : Le chauffe-eau, pour sa capacité à stocker l’énergie thermiquement.
  • Priorité 2 : La recharge lente du véhicule électrique, si celui-ci est branché en journée.
  • Priorité 3 : Le plancher chauffant électrique, qui possède une grande inertie.
  • Priorité 4 : La climatisation ou la pompe à chaleur de piscine en été.

En assurant une communication et une hiérarchie claires entre ces deux systèmes, vous créez un écosystème énergétique hautement performant qui maximise à la fois vos économies et votre souveraineté énergétique.

Pourquoi le grade 3TV est-il le minimum pour une maison neuve connectée ?

On pense souvent que le délestage est une affaire purement électrique, confinée au tableau principal. Pourtant, dans une maison moderne, la gestion de l’énergie est de plus en plus dépendante d’un autre réseau : le réseau de communication. La norme NF C 15-100, qui régit les installations électriques en France, l’a bien compris. C’est pourquoi elle impose que 100% des maisons neuves doivent être équipées en Grade 3TV depuis 2016.

Le câblage Grade 3TV utilise des câbles et des prises de type RJ45 pour distribuer non seulement l’Internet (le « T » de Télécom) mais aussi les signaux TV (le « TV »). Ce qui est moins connu, c’est que ce réseau de communication unifié est le support idéal pour une maison connectée et une gestion énergétique intelligente. Il crée une autoroute de l’information fiable entre tous les composants clés de votre installation : le compteur Linky, le tableau électrique avec son délesteur connecté, la box internet, la borne de recharge du véhicule électrique et vos appareils domotiques.

Grâce à ce réseau filaire robuste, les informations de la télé-information du Linky peuvent être transmises sans perte ni interférence au délesteur. Celui-ci peut alors communiquer ses ordres de délestage à des modules connectés ou directement à la borne de recharge. Des solutions comme le délesteur connecté Drivia with Netatmo de Legrand s’appuient sur cette infrastructure pour permettre un contrôle fin des priorités directement depuis un smartphone. Vous pouvez ajuster en temps réel quel appareil délester, suivre votre consommation et optimiser votre facture, où que vous soyez.

Envisager l’installation d’un délesteur intelligent sans un réseau de communication performant, c’est comme avoir une voiture de course mais rouler sur un chemin de terre. Le Grade 3TV fournit l’infrastructure nécessaire pour exploiter tout le potentiel de la gestion d’énergie moderne.

À retenir

  • La hiérarchisation des circuits est la première étape : distinguez clairement les appareils critiques (frigo) des appareils délestables (chauffage, chauffe-eau).
  • Pour un confort optimal, le délesteur cascadocyclique est supérieur au modèle linéaire car ses micro-coupures en rotation sont imperceptibles.
  • L’efficacité maximale est atteinte en couplant le délesteur au compteur Linky (via la TIC) pour adapter la consommation aux signaux tarifaires comme Tempo.

Délestage automatique : comment réduire votre abonnement EDF de 9 kVA à 6 kVA ?

Nous arrivons au cœur de la promesse du délestage : réaliser des économies significatives en optimisant la puissance de votre abonnement. Pour un foyer qui s’équipe d’une voiture électrique, le passage d’un abonnement de 6 kVA à 9 kVA semble souvent inévitable. Pourtant, avec un délesteur bien configuré, non seulement ce passage n’est pas nécessaire, mais il est même possible de conserver un abonnement de 6 kVA tout en rechargeant un véhicule et en vivant normalement.

L’installation d’une borne de 7 kW sur un abonnement de 6 kVA (6000 W) peut sembler paradoxale. Cependant, le délesteur rend cela possible. Lorsque la voiture se recharge (consommant jusqu’à 7 kW si la borne est seule), le délesteur surveille la consommation des autres appareils. Si vous allumez un four (3 kW), la demande totale dépasse les 6 kVA de l’abonnement. Le délesteur va alors instantanément réduire la puissance de la borne de recharge pour maintenir la consommation totale sous le seuil, évitant la disjonction. Une fois le four éteint, il redonne toute la puissance à la borne. Cette modulation dynamique est la clé.

L’analyse coût-bénéfice est très favorable. Le surcoût d’un abonnement 9 kVA par rapport à un 6 kVA est d’environ 50€ par an, sans compter que le prix du kWh est souvent légèrement supérieur. L’installation d’un délesteur (matériel et pose) représente un coût initial de 400 à 600€, mais il est rentabilisé en quelques années grâce aux économies sur l’abonnement, tout en évitant tout risque de coupure.

Ce tableau illustre concrètement le retour sur investissement de cette stratégie pour un foyer moyen.

Analyse coût-bénéfice du passage de 9kVA à 6kVA avec délesteur
Élément Sans délesteur (9kVA) Avec délesteur (6kVA)
Abonnement annuel EDF ~192€ TTC ~143€ TTC
Coût délesteur + pose 0€ 400-600€
Économie annuelle 0€ ~49€
Retour sur investissement ~3-5 ans*
Risque de coupure Faible Nul (si bien configuré)

L’objectif final est de payer pour la puissance que vous utilisez réellement au quotidien, et non pour des pics exceptionnels. Pour cela, il est crucial de comprendre comment le délestage automatique permet de rationaliser votre abonnement.

Pour mettre en pratique ces conseils, la première étape consiste à analyser votre tableau électrique et à lister vos circuits afin de définir vos priorités de délestage. C’est le point de départ pour dimensionner la solution la plus adaptée à vos besoins et commencer à réaliser des économies durables.

Rédigé par Amélie Rousseau, Ingénieure en énergies renouvelables qualifiée RGE, experte en photovoltaïque, stockage sur batterie et infrastructures de recharge pour véhicules électriques (IRVE).