Publié le 19 novembre 2024

L’attestation Consuel n’est pas un obstacle, mais une garantie de sécurité que vous pouvez anticiper et maîtriser en adoptant la logique d’un inspecteur.

  • Le Consuel est obligatoire pour toute nouvelle installation, rénovation totale avec coupure de courant, ou installation de production (solaire > 3 kVA).
  • Le choix entre autoconstruction (visite systématique, coût ~144€) et professionnel (visite par sondage) est un arbitrage entre coût, temps et garantie.
  • Cinq points sont éliminatoires : la Gaine Technique Logement (GTL), le tableau électrique, le réseau de terre, les différentiels 30mA et les volumes de la salle de bain.

Recommandation : Avant même de commencer vos travaux, utilisez la checklist de ce guide pour transformer la norme NF C 15-100 en un plan d’action concret et éviter une contre-visite coûteuse.

L’attestation Consuel. Ces deux mots suffisent à faire naître une pointe d’anxiété chez quiconque se lance dans des travaux d’électricité en France. Pour le particulier ou l’autoconstructeur, ce document ressemble à une montagne administrative, un examen final redouté qui conditionne le droit fondamental d’avoir de la lumière chez soi. On vous parle de la norme NF C 15-100, un pavé de centaines de pages, on vous montre des formulaires aux couleurs énigmatiques et l’on brandit la menace de la contre-visite, synonyme de délais et de coûts supplémentaires.

Pendant des années, j’étais de l’autre côté du miroir. En tant qu’inspecteur, j’ai visité des centaines d’installations, des pavillons neufs aux granges rénovées. J’ai vu des autoconstructeurs fiers mais stressés, et des professionnels aguerris. Et j’ai surtout compris une chose : la plupart des échecs ne viennent pas d’une incompétence technique, mais d’une mauvaise compréhension de la logique qui sous-tend le contrôle. Le Consuel ne cherche pas à piéger ; il valide une philosophie de sécurité.

Ce guide n’est donc pas une simple répétition de la norme. Il est conçu pour vous transmettre cette « grille de lecture » de l’inspecteur. Oublions un instant le jargon technique pour nous concentrer sur l’essentiel : le pourquoi du comment. L’objectif n’est pas de faire de vous un électricien, mais de vous donner les clés pour préparer votre dossier et votre installation avec pragmatisme, anticiper les points de blocage et aborder la visite (si elle a lieu) avec la sérénité de celui qui a fait les choses dans le bon ordre. Nous allons décortiquer ensemble les cas d’obligation, les coûts, la préparation de la visite, et même les démarches spécifiques au solaire et au raccordement final. Transformons cette contrainte administrative en une assurance pour la sécurité de votre foyer.

Pour naviguer efficacement à travers les différentes étapes de cette procédure, ce guide est structuré pour vous accompagner pas à pas, du questionnement initial à la mise en service finale de votre installation électrique.

L’attestation Consuel : qu’est-ce que c’est et dans quels cas est-elle obligatoire ?

Avant toute chose, démystifions ce fameux sésame. L’attestation de conformité, délivrée par le Consuel (Comité National pour la Sécurité des Usagers de l’Électricité), n’est pas une simple formalité administrative. C’est la preuve tangible que votre installation électrique respecte les règles de sécurité en vigueur, principalement la norme NF C 15-100. Son rôle est double : vous protéger, vous et votre famille, contre les risques électriques, et être le document indispensable qu’Enedis (le gestionnaire du réseau) exigera pour mettre votre logement sous tension. Sans Consuel visé, pas d’électricité.

Le besoin de cette vérification n’est pas anodin. En France, les chiffres sont parlants : on estime que près de 7 logements sur 10 présentent une installation électrique non conforme, ce qui est à l’origine d’environ 50 000 incendies chaque année. Le Consuel agit donc comme un garde-fou essentiel. Mais alors, quand devez-vous impérativement y passer ? La règle est simple : dès que l’alimentation de votre installation a été, ou doit être, coupée et rétablie par Enedis.

Concrètement, l’attestation est obligatoire dans les situations suivantes :

  • Construction neuve : C’est le cas le plus évident. Pour un logement neuf, le raccordement au réseau électrique est conditionné par l’obtention du Consuel.
  • Rénovation totale : Si vous refaites entièrement votre installation électrique et que cette rénovation nécessite une mise hors tension de votre compteur par Enedis, le Consuel est requis avant la remise en service.
  • Installation de production d’énergie : Si vous installez des panneaux solaires ou une autre source de production (éolienne) et que vous souhaitez injecter de l’électricité sur le réseau, même partiellement, le Consuel est indispensable.
  • Ajout majeur : La transformation d’une dépendance (garage, grange) en pièce à vivre, avec la création d’un nouveau circuit électrique complet, peut également nécessiter une attestation.

En revanche, pour des travaux plus légers comme l’ajout de quelques prises, le remplacement d’un radiateur ou même le changement du tableau électrique sans coupure de courant par Enedis, l’attestation n’est généralement pas requise. Le critère clé reste l’intervention du gestionnaire de réseau.

Le Consuel : qui le demande, combien ça coûte et pourquoi il est indispensable ?

La question du « qui » et du « combien » est centrale dans la planification de vos travaux. La responsabilité de la demande dépend directement de la manière dont vous réalisez votre installation. Soit vous confiez l’intégralité des travaux à un électricien professionnel, soit vous vous lancez dans l’aventure de l’autoconstruction. Ce choix a des implications directes sur la procédure, le coût et le niveau de risque.

Si vous passez par un artisan électricien, c’est lui qui se charge de tout. Il remplit et soumet le formulaire Consuel en son nom. L’avantage est immense : les professionnels bénéficient de tarifs préférentiels et, surtout, leurs chantiers ne sont contrôlés que par sondage (environ 20% des cas). S’il n’y a pas de visite, l’attestation est souvent visée en 24 à 48 heures. De plus, son travail est couvert par sa garantie décennale. Pour vous, c’est la voie de la tranquillité.

Si vous êtes autoconstructeur, la charge vous incombe. Vous devez créer un compte sur le site du Consuel, acheter le bon formulaire (l’attestation « Jaune » pour une installation domestique classique), le remplir et l’envoyer. Dans ce cas, la visite d’un inspecteur est systématique. C’est un point non négociable. Le coût est aussi plus élevé : selon le barème officiel, une attestation pour un particulier coûte 143,75€ TTC, et en cas d’échec, la contre-visite est facturée 233,62€ TTC. L’arbitrage est donc clair : l’économie sur la main-d’œuvre se paie par une responsabilité accrue et un contrôle garanti.

Pour visualiser clairement les implications de votre choix, le tableau suivant compare les deux approches. Il vous aidera à prendre une décision éclairée en fonction de votre budget, de votre temps et de votre appétence au risque.

Autoconstructeur vs. Électricien Professionnel : qui fait quoi ?
Critère Autoconstructeur Électricien Pro
Responsable de la demande Le particulier lui-même L’électricien
Tarif attestation jaune (2025) 143,75€ TTC 30€ à 70€ (tarif pro)
Visite de contrôle Systématique Par sondage (20-30%)
Taux de réussite 1ère visite 60-70% 95%+
Garantie décennale Aucune Couverte par l’artisan
Délai d’obtention 15-20 jours 24-48h si pas de visite

Au-delà du coût, le caractère indispensable du Consuel réside dans sa fonction de validation par un tiers de confiance. Pour votre assureur, en cas de sinistre d’origine électrique, l’attestation prouve que votre installation était conforme aux normes au moment de sa mise en service. C’est une protection juridique et financière inestimable.

Préparer la visite du Consuel : la checklist pour une validation du premier coup

Si vous êtes autoconstructeur, la visite de l’inspecteur est le moment de vérité. Loin d’être un interrogatoire, voyez-la comme un dialogue technique. Votre meilleur atout ? La préparation. Ayant été inspecteur, je peux vous assurer qu’une installation propre, bien organisée et manifestement réfléchie crée d’emblée un climat de confiance. L’inspecteur n’est pas là pour chercher la petite bête, mais pour valider une logique de sécurité. Et cette logique s’articule autour de quelques points fondamentaux.

Le contrôle suit un cheminement précis, du point d’arrivée du courant jusqu’aux circuits terminaux. L’inspecteur va vérifier la cohérence de l’ensemble. Il ne testera pas chaque prise, mais il effectuera des contrôles par sondage et se concentrera sur les points névralgiques de la sécurité. Le respect de la norme NF C 15-100 est bien sûr la référence, mais certains éléments sont de véritables « points de passage obligés ». Un défaut sur l’un d’eux entraîne quasi systématiquement un avis défavorable.

Le tableau électrique est le cœur de votre installation et fera l’objet d’une attention particulière. L’inspecteur vérifiera le serrage des connexions (un mauvais serrage est une cause majeure d’échauffement et d’incendie), la section des fils adaptée à chaque disjoncteur, et surtout, la clarté de l’étiquetage. Un tableau où chaque circuit est clairement identifié est un signe de rigueur très apprécié.

Vue détaillée d'un tableau électrique aux normes avec étiquetage des circuits

Pour vous aider à préparer sereinement cette échéance, j’ai compilé la liste des 5 points que je vérifiais systématiquement et qui, s’ils ne sont pas conformes, sont souvent éliminatoires. Considérez cette liste non pas comme un pensum, mais comme votre meilleure feuille de route pour une validation du premier coup.

Votre plan d’auto-contrôle : les points critiques à vérifier avant la visite

  1. Gaine Technique Logement (GTL) : Assurez-vous qu’elle est bien présente et dimensionnée. Elle doit regrouper l’arrivée du courant, le tableau de répartition et le tableau de communication. La norme impose une largeur minimale de 200mm et une hauteur sous plafond de 600mm minimum.
  2. Tableau électrique : Vérifiez que chaque circuit est repéré par un étiquetage clair et indélébile. Le serrage de toutes les bornes des disjoncteurs et différentiels doit être contrôlé.
  3. Réseau de terre : C’est le point de sécurité numéro un. La continuité de la liaison à la terre doit être parfaite depuis le piquet de terre jusqu’à chaque prise, luminaire et masse métallique. La résistance mesurée doit être inférieure à 100 ohms.
  4. Protection différentielle 30mA : Tous les circuits (prises, éclairage, appareils) doivent être protégés par un ou plusieurs interrupteurs différentiels de sensibilité 30mA. C’est ce dispositif qui vous sauve la vie en cas de contact accidentel.
  5. Volumes de la salle de bain : Le respect des zones de sécurité (volume 0, 1 et 2) est non négociable. Aucun appareil non autorisé ne doit se trouver dans ces périmètres pour éviter tout risque d’électrocution.

Avis défavorable du Consuel : comment corriger les anomalies et préparer la contre-visite ?

Recevoir un avis défavorable n’est jamais une bonne nouvelle, mais ce n’est pas une fatalité. C’est avant tout une feuille de route précise des corrections à apporter. Le rapport de l’inspecteur listera chaque non-conformité. Votre mission est de comprendre, corriger, et préparer la seconde chance : la contre-visite. Surtout, ne le prenez pas personnellement ; considérez cela comme un audit gratuit qui pointe les failles de sécurité de votre installation.

Les anomalies les plus fréquentes que je constatais sur le terrain sont souvent les mêmes. Elles concernent des points fondamentaux de la norme, souvent négligés par manque d’information. Les trois plus courantes sont :

  • Défaut sur le circuit de terre : Une connexion mal serrée, l’oubli de relier une carcasse métallique, ou tout simplement une valeur de résistance de terre trop élevée (> 100 ohms).
  • Section de conducteur inadaptée : Utiliser un fil de 1,5 mm² pour un circuit de prises qui exige du 2,5 mm², par exemple. C’est un risque de surchauffe majeur.
  • Absence ou erreur de protection différentielle : Oublier de protéger un circuit avec un différentiel 30mA, ou utiliser un type AC là où un type A est requis (pour les plaques de cuisson ou le lave-linge).

Une fois le rapport en main, la première étape est de planifier les corrections. Si les anomalies sont simples (un étiquetage à refaire, une borne à resserrer), vous pouvez le faire vous-même. Si elles sont plus complexes (un câble à retirer, un différentiel à ajouter), il peut être judicieux de faire appel à un électricien. Son intervention ponctuelle sera souvent moins coûteuse que de risquer une seconde contre-visite, facturée au prix fort.

L’expérience d’un particulier illustre parfaitement cette situation et la bonne démarche à adopter.

Retour d’expérience : de l’échec à la conformité en trois étapes

Un particulier ayant rénové lui-même son installation a essuyé un premier refus pour 3 non-conformités : un tableau électrique mal étiqueté, l’absence de la barrette de mesure de terre, et le non-respect des volumes de sécurité dans la salle de bain. Plutôt que de s’obstiner, il a fait appel à un électricien pour une mission de conseil et de correction. Pour un coût de 300€, le professionnel a validé les points et effectué les ajustements nécessaires. Le particulier a pu ensuite programmer sa contre-visite en toute confiance et a obtenu son attestation. Son conseil : ne pas hésiter à investir dans quelques heures d’expertise pour sécuriser le résultat, c’est souvent plus économique que de payer plusieurs contre-visites.

Une fois les corrections effectuées, vous pouvez demander la contre-visite via votre espace en ligne. Prévoyez un délai d’environ 15 jours. L’inspecteur se concentrera alors quasi exclusivement sur les points qui étaient en anomalie. C’est votre chance de montrer que vous avez compris et rectifié le tir.

L’attestation Consuel pour l’autoconsommation : les spécificités pour les panneaux solaires

L’installation de panneaux photovoltaïques est un cas particulier qui possède ses propres attestations de conformité. Si votre installation dépasse 3 kVA ou si vous prévoyez de vendre votre surplus, le passage par la case Consuel est obligatoire. La logique de sécurité est la même, mais elle s’applique à des composants spécifiques : les panneaux, l’onduleur, et éventuellement les batteries de stockage. C’est un monde avec ses propres règles et ses propres formulaires.

La première chose à savoir est qu’il n’existe pas une, mais deux attestations Consuel pour le solaire : la Verte et la Violette. Le choix dépend d’un critère simple : la présence ou non d’un dispositif de stockage.

  • L’attestation Verte (AC Verte) concerne les installations de production d’énergie sans dispositif de stockage (sans batteries).
  • L’attestation Violette (AC Violette) est requise pour les installations qui incluent un système de stockage par batteries.

Ce choix n’est pas anodin, car les points de contrôle et les tarifs diffèrent. L’attestation Violette, plus complexe car elle doit valider la sécurité liée aux batteries (risques d’incendie, de dégagement gazeux), est logiquement plus chère.

Voici une comparaison pour vous aider à y voir plus clair, basée sur les informations pour une installation photovoltaïque résidentielle.

Attestation Verte vs Violette : guide de choix pour le photovoltaïque
Critère Consuel Vert (sans stockage) Consuel Violet (avec stockage)
Type d’installation Production simple sans batterie Production + batteries
Tarif 2025 74,10€ TTC 143,75€ TTC
Points de contrôle spécifiques Mise à terre modules, protection DC/AC + Protection batteries, ventilation local
Documents requis Schéma unifilaire, certificat onduleur + Fiche sécurité batteries
Délai moyen 15-20 jours 20-25 jours

Lors de sa visite, l’inspecteur portera une attention toute particulière à la partie « courant continu » (DC) de l’installation, c’est-à-dire tout ce qui se situe entre les panneaux et l’onduleur. Il vérifiera la mise à la terre des modules et de leur structure de montage, la présence des coffrets de protection DC avec sectionneur et parafoudre, ainsi que la conformité du câblage. Côté courant alternatif (AC), les vérifications sont similaires à celles d’une installation classique.

Installation solaire avec onduleur et coffrets de protection DC et AC

Le schéma électrique unifilaire de votre installation est le document le plus important de votre dossier. Il doit être clair, précis et correspondre parfaitement à la réalité du terrain. C’est la première chose que l’inspecteur consultera.

Le Consuel pour une installation neuve : comment l’obtenir du premier coup ?

Dans le cadre d’une construction neuve, le Consuel n’est pas une option, c’est le point de passage obligé avant même de pouvoir emménager. La bonne nouvelle, c’est que dans ce contexte, le processus est généralement fluide, car il est presque toujours piloté par un électricien professionnel. Les statistiques sont éloquentes : environ 95% des attestations pour des installations neuves réalisées par un professionnel sont visées dès la première demande. La clé du succès ? L’anticipation.

L’obtention du Consuel doit être intégrée au planning global de votre construction, bien en amont de la date de remise des clés. Ce n’est pas une démarche de dernière minute. Voici une chronologie type pour une intégration réussie :

  • Phase de contractualisation (M-3) : Dès la signature du contrat avec votre électricien, assurez-vous qu’une clause stipule clairement qu’il prend en charge l’intégralité de la démarche Consuel (demande et paiement de l’attestation). C’est la norme, mais une vérification ne coûte rien.
  • Fin des travaux d’électricité (M-1) : L’électricien achève l’installation. C’est le moment de vérifier avec lui que la demande d’attestation a bien été commandée sur le site du Consuel.
  • Envoi du dossier (J-21) : L’électricien envoie la demande complétée au Consuel. Le délai de traitement officiel commence à courir.
  • Visite de contrôle (J-15 à J-10) : Si le chantier est sélectionné pour une visite (environ 20% des cas pour un pro), elle aura lieu dans cette fenêtre. L’électricien doit être présent pour accompagner l’inspecteur.
  • Réception de l’attestation (J-2) : Une fois l’attestation visée (avec ou sans visite), elle est transmise de manière dématérialisée et automatique à Enedis. C’est une nouveauté qui fluidifie grandement le processus.
  • Jour J : L’attestation étant chez Enedis, vous pouvez programmer la mise en service de votre compteur avec le fournisseur d’énergie que vous aurez choisi.

L’erreur classique est de penser au Consuel uniquement à la fin du chantier. En l’intégrant comme un jalon à part entière dans votre planning, vous évitez le stress de devoir décaler votre emménagement faute d’électricité. La communication avec votre électricien est essentielle : c’est lui votre meilleur allié pour une procédure sans accroc.

De la mairie à Enedis : le parcours administratif simplifié pour déclarer vos panneaux solaires sans stress

L’obtention de l’attestation Consuel pour votre installation solaire n’est qu’une étape, bien que cruciale, d’un parcours administratif plus large. Pour mener à bien votre projet d’autoconsommation en toute légalité, vous devrez dialoguer avec plusieurs interlocuteurs : la mairie, Enedis et potentiellement EDF Obligation d’Achat (OA) si vous vendez votre surplus. Aborder ce processus avec méthode est la garantie d’un projet mené sans stress.

Le parcours type pour une installation solaire résidentielle (ex: 3 kWc en autoconsommation avec vente du surplus) se décompose en plusieurs grandes phases :

  1. L’autorisation d’urbanisme (Mairie) : Avant même de toucher à votre toiture, vous devez déposer une déclaration préalable de travaux en mairie. Ce dossier comprend le formulaire Cerfa 13703, un plan de masse, un plan de la toiture et des visuels de l’intégration des panneaux. Le délai d’instruction est généralement d’un mois. Attention, vérifiez bien les contraintes du Plan Local d’Urbanisme (PLU) de votre commune, notamment si vous êtes en zone protégée.
  2. L’installation et le Consuel : Une fois l’accord de la mairie obtenu, l’installation peut commencer. C’est à la fin de cette étape que la demande de Consuel (Vert ou Violet) est faite, comme nous l’avons vu.
  3. La demande de raccordement (Enedis) : Parallèlement, vous devez créer un compte sur le portail d’Enedis pour faire votre demande de raccordement, d’accès et d’exploitation (CACSI). C’est via cette interface que vous transmettrez les informations techniques de votre installation.
  4. La mise en service : Une fois l’attestation Consuel visée, elle est transmise automatiquement à Enedis. Le gestionnaire de réseau peut alors finaliser votre dossier et prononcer la mise en service de votre installation de production.
  5. Le contrat de vente (EDF OA) : Si vous avez opté pour la vente du surplus, vous devrez signer un contrat avec EDF OA (ou un autre acheteur obligé). Cette démarche se fait en ligne et nécessite de fournir votre attestation Consuel et votre contrat de raccordement Enedis (CACSI).

Pour ne perdre aucun document en cours de route, la meilleure approche est de créer un dossier dédié à votre projet, avec des sous-dossiers pour chaque interlocuteur.

Voici la liste des documents essentiels à préparer :

  • Dossier Mairie : Formulaire Cerfa 13703*08, plan de masse de l’implantation, plan des façades et toitures, document d’insertion graphique, photos de l’environnement proche et lointain.
  • Dossier Consuel : Schéma unifilaire de l’installation, certifications techniques de l’onduleur (VDE) et des panneaux, et fiches de sécurité pour les batteries si nécessaire.
  • Dossier Enedis : Attestation Consuel visée, plan de situation, puissance installée (kWc) et puissance de raccordement (kVA).
  • Dossier EDF OA (si vente) : RIB, attestation sur l’honneur, copie du contrat CACSI validé par Enedis.

Ce parcours peut sembler complexe, mais en le découpant en étapes claires et en préparant les documents à l’avance, il devient tout à fait gérable.

À retenir

  • Le Consuel n’est pas une simple formalité, c’est la validation d’une logique de sécurité qui protège votre foyer et votre investissement.
  • Le choix entre autoconstruction (visite systématique) et électricien (visite par sondage) est un arbitrage clé entre coût immédiat, risque et tranquillité d’esprit.
  • Anticiper les 5 points de contrôle majeurs (GTL, tableau, terre, différentiels, salle de bain) est la stratégie la plus efficace pour obtenir son attestation du premier coup.

Se raccorder au réseau Enedis : le guide complet de la demande à la mise en service

L’attestation Consuel visée est en votre possession. C’est une victoire majeure, mais ce n’est pas encore la ligne d’arrivée. La dernière étape, et non des moindres, est la mise en service de votre compteur par Enedis. C’est l’action qui fera enfin circuler les électrons dans votre nouvelle installation. Heureusement, grâce à la dématérialisation, cette procédure est aujourd’hui plus simple et plus rapide qu’auparavant.

Le changement majeur est que, depuis 2025, vous n’avez plus besoin d’envoyer vous-même l’attestation à Enedis. Le Consuel s’en charge. Dès que votre dossier est validé, l’information est transmise automatiquement au gestionnaire de réseau. Cela représente un gain de temps considérable et élimine le risque d’oubli ou de perte du document. Votre parcours post-Consuel se résume donc à quelques étapes clés.

Voici le processus à suivre une fois votre attestation validée :

  1. Transmission automatique : Le Consuel envoie l’attestation visée à Enedis. Vous recevez une notification confirmant cette transmission.
  2. Souscription d’un contrat d’énergie : C’est une étape indispensable. Vous devez choisir un fournisseur d’électricité (EDF, Engie, TotalEnergies, etc.) et souscrire un contrat pour votre nouveau logement. Sans contrat, Enedis ne peut pas intervenir.
  3. Programmation de la mise en service : C’est votre nouveau fournisseur qui contacte Enedis pour demander la mise en service de votre compteur. Le délai standard pour cette intervention est de 10 jours ouvrés, mais il peut être plus court.
  4. Activation du compteur : La méthode d’activation dépend de votre type de compteur. Si vous êtes équipé d’un compteur Linky, l’opération se fait à distance et prend généralement moins de 24 heures. Si vous avez un compteur d’ancienne génération, le déplacement d’un technicien Enedis est nécessaire. Cette intervention est facturée environ 30,37€.

Le moment de la mise en service est l’aboutissement de tous vos efforts. C’est la concrétisation de votre projet de construction ou de rénovation. Pensez à anticiper la souscription de votre contrat d’énergie pour ne pas ajouter de délais inutiles à la fin de votre chantier.

Compteur électrique Linky installé avec câbles de raccordement au réseau

Une fois le technicien passé ou l’activation à distance effectuée, vous pouvez enfin profiter de votre installation électrique en toute sécurité, avec la certitude qu’elle a été réalisée dans les règles de l’art et validée par un organisme indépendant.

Pour que cette dernière ligne droite se passe sans encombre, il est crucial de bien comprendre l'enchaînement des actions entre la validation Consuel et l'intervention d'Enedis.

Votre installation est désormais conforme et alimentée. Pour garantir sa pérennité et sa sécurité sur le long terme, pensez à la faire vérifier périodiquement et à rester vigilant sur tout signe de dysfonctionnement. Ce guide vous a donné les clés pour une mise en service réussie ; à vous maintenant de profiter de votre nouveau confort en toute sérénité.

Rédigé par Pascal Martin, Artisan électricien depuis plus de 20 ans, Pascal est un expert reconnu de la rénovation électrique et de la mise en conformité aux normes françaises. Son expérience du terrain en fait une référence incontournable pour les travaux complexes.